1.6.14

Le M’zab.

de 
Smaïl Benhassir et 
Hocine Seddiki

Editions Al Bayazin 
(Alger) 
2013 
176 p.
  
La Tribune :
Le M’Zab, un joyau inestimable.

Que sait-on de la région du M’Zab ? Rien sinon trop peu de chose. Le commun des Algériens ne sait pas plus sur cette cité pentapole que son origine. Une région choisie par les Ibâdites pour se poser après des siècles de nomadisme à travers le monde musulman. C’est pour faire connaître cette région exceptionnelle du pays, que les Éditions Al Bayazin lui ont consacré leur dernier ouvrage paru en novembre dernier. A coup de petits textes, de très belles photographies et de repères historiques, Smaïl Benhassir et Hocine Seddiki ont réussi à dévoiler l’originalité du M’Zab et à donner envie de le visiter.

Classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 1982, la vallée du M’Zab a été peuplée lorsque les fatimides détruisent en 911 Tihert, première ville en Algérie fondée par les Ibâdites. Ces derniers se dispersent à travers le pays avant de s’installer définitivement des années plus tard, dans la vallée du M’Zab. Ils y fonderont les cinq villes qui forment la pentapole. On apprendra dans ce beau livre paru en novembre dernier, que la ville d’El Ateuf (Tajnint) était la première ville à avoir été bâtie en 1012 dans ce désert infini. « Le vrai désert dans le désert », écrivent les auteurs pour décrire l’hostilité naturelle des lieux. L’édification d’El Ateuf fut suivie par celle de Bou Nouar (Atbounour) en 1045. Verra le jour en 1053 la ville de Ghardaïa (Taghardaït) actuelle chef-lieu de la wilaya. Puis seront bâties en 1124 les villes de Melika (At Mlichet) et en 1347 Beni Isguen (At-Izgen). En 1651, émergera du désert une autre ville un peu plus lointaine, Guerrara et en 1690 Berriane. Effectuant un vrai travail de chercheurs en histoire, Smaïl Benhassir et Hocine Seddiki, emmènent leurs lecteurs dans un véritable voyage dans le temps. Comment la vie a-t-elle pu « prendre » dans ce désert ? Il y a 1300 ans, très loin du M’Zab, précisément à Koufa naquit l’idée de cette prestigieuse ville du croissant fertile. « Quelle étrange destinée que celle de ces hommes, pourchassés, traqués, repoussés dans les recoins les plus éloignés, isolés et qui, à force d’ingéniosité, ont transformé en paradis terrestre, l’une des contrées les plus inhospitalières de la terre. » Kairouan, Isadraten et Tihert, apprend-on, étaient « les haltes successives d’une longue marche de quatre cents ans, un exil, forcé d’abord, voulu ensuite. Voulu par une volonté farouche de liberté, de grands espaces, de pureté et de préservation des fondements d’une pensée ». Des mots qui mettent en forme des images fortes qui naissent dans l’esprit des lecteurs. Ces derniers ne pourront être indifférents aux tableaux allégoriques qui se présentent à eux. Des scènes d’hommes de volonté qui façonnent le désert pour préserver leur idéologie, construire leurs mosquées et leurs habitations. « De leurs mains ensanglantées, ceux qu’on appelait les Ibâdites et qu’on appellera désormais les Mozabites, grattèrent le schiste; ils arrachèrent la pierre calcinée aux arêtes tranchantes du plateau stérile pour construire » leur villes. Les auteurs illustrent cette volonté inébranlable par la célérité de l’édification des villes. « En trois décennies, quatre cités verront le jour, perchées sur les monticules qui dominent le reg désolé : El Ateuf, Bou Nouara, puis simultanément Ghardaïa et Melika. Les nouveaux réfugiés qui afflueront sur cette terre trois siècles plus tard créeront Beni Isguen (la pieuse) ». Dans ces cités, expliquent MM. Benhassir et Seddiki tout « mœurs, techniques, architecture, est soumis à un ordre divin ». Les saisies créées de toute pièce longeront l’oued du M’Zab offrant par la même à chaque Mozabite son havre de paix. Ce sont les fameuses maisons d’été où règnent paix et joie de vivre. « Ce paradis terrestre n’est pourtant pas un caprice de la nature (…). La patience, la discipline, l’ingéniosité et beaucoup de sacrifices ont eu raison de la nature. » Ce voyage dans le temps ne saurait être clair si les deux auteurs ne rappellent que le M’Zab a connu le passage d’autres populations de la préhistoire à l’installation des Ibâdites dans la vallée. Pour étayer leurs dires ils font référence aux travaux d’historiens qui se sont intéressés à la région, notamment Pierre Roffo et Joël Abonneau dans leur ouvrage « Les civilisations paléotiques du M’Zab ». Les coauteurs de cet ouvrage inestimable ne se limitent pas à la fondation de la pentapole. Ils déroulent sous les yeux de leurs lecteurs des centaines de photographies aussi distantes les unes que les autres. Elles pourraient même se passer des légendes poétiques qui les accompagnent. Le texte ne pouvait évidemment pas négliger l’aspect architectural et urbanistique unique de cette pentapole. Abritées derrière les remparts qui les protègent, elles apparaissent aux visiteurs comme de véritables masses compactes se fondant dans le paysage alentour. Tranchant avec les excroissances des autres villes algériennes, « les villes du M’Zab procèdent d’une extension raisonnée. Ce sont des ksour en ordre serré. Elles se développent selon des arcs concentriques autour de la mosquée. Les rues entourent plusieurs circonvolutions concentriques la partie centrale du ksar. Elles sont néanmoins, des rues perpendiculaires descendantes ». Un génie qui fera dire au célèbre architecte français Le Corbusier « A chaque fois que je me trouve à cours d’inspiration, je prends mon billet pour le M’Zab. » Pour lui, la cité s’ouvre vers le ciel. « Une machine à habiter », précisera-t-il. L’introversion des habitations mozabites n’est pas en reste dans l’ouvrage. On précise que rien de son aspect extérieur ne devait révéler les différences de fortune, le riche ne devait pas écraser le pauvre. « Tout est fait pour préserver la " horma ", familiale : construites en gradins sur un monticule, les terrasses tournées vers l’extérieur, la hauteur uniforme, des maisons, les hauts murs, l’unique porte toujours en chicane évite toute surprise, fenêtres et terrasses interdisant le regard indiscret. » Smaïl Benhassir et Hocine Seddiki révéleront tour à tour à leurs lecteurs, les palmeraies paradisiaques, les souks légendaires, les édifices religieux et les cimetières où tout suinte la simplicité, la poésie et le divin. On ne manquera pas de souligner l’harmonieux côtoiement de la tradition et la modernité. Le M’Zab autrefois replié sur lui même, affirment les auteurs de cette œuvre inestimable, est aujourd’hui, ouvert et accueillant. « Malgré de perceptibles concessions à la modernité, les cités traditionnelles du M’Zab demeurent une part du patrimoine de l’humanité, inspirant architectes, poètes et artistes. Elles provoquent l’émotion et l’inspiration chez ceux dont la sensibilité ou la connaissance a de générosité, d’humilité et de simplicité », conclut-on. En 176 pages réalisées en format orginal, le M’Zab de Smaïl Benhassir et Hocine Seddiki s’apparente à une vraie œuvre d’art tant tous les ingrédients y sont rassemblés. Des beaux textes des deux auteurs, aux photographies en pleines pages de Hamid Douakh, aux dessins marquant les débuts des 12 chapitres du livre signés Hachemi Ameur et jusqu’à la maquette exceptionnelle du designer Fodhil Seddiki, le M'zab est un beau livre à acquérir et à offrir. Un joyau que les connaisseurs sauront, indéniablement, apprécier.
Ghada Hamrouche 
02.12.2013

Le Soir d’Algérie :
Le M’zab : entre hier et aujourd’hui.

Le lecteur apprendra à mieux connaître ces hommes qui ont transformé en paradis terrestre l’une des contrées les plus inhospitalières de la Terre. De belles photographies rendent la lecture encore plus agréable. La vallée du M’zab et sa pentapole (Ghardaïa, Melika, Beni-Isguen, Bounoura et El-Atteuf) sont classées depuis 1982 au patrimoine mondial de l’Unesco. L’architecture de ses cités et ksour a été une source d’inspiration pour des architectes comme Le Corbusier, André Ravéreau, Fernand Pouillon ou encore Manuelle Roche, auteure du livre Le M’zab, une leçon d’architecture, paru en 1982 chez Sindbad en France.
Le M’zab, texte et photos de Smaïl Benhassir et Hocine Seddiki, est un beau livre dans tous les sens du terme.
L’ouvrage, bien que sorti avant les récents événements douloureux de Ghardaïa, interpelle indirectement notre conscience.
« Le M’zab est incontestablement un exemple même aujourd’hui. Exemple de société organisée solidaire, exemple de cohérence architecturale, exemple de cohérence spirituelle dans la pratique religieuse», lit-on dans sa présentation de couverture. Au début de cet ouvrage paru aux éditions al.bayazin, le lecteur trouvera les principaux événements en rapport avec l’histoire des ibadites, tels que la fondation de la ville de Tihert, près de l’actuelle Tiaret en l’an 777 (après Jésus-Christ) et l’exil, en l’an 911, vers Sedrata puis vers la vallée du M’zab, au cœur du Sahara. Le livre comporte une dizaine de chapitres dont ceux intitulés «La ‘‘chebka’’ désolée, berceau de la pentapole du M’zab», «Une architecture à dimension humaine» et «Regards sur le M’zab d’aujourd’hui».
Le lecteur apprendra à mieux connaître ces hommes qui ont transformé en paradis terrestre l’une des contrées les plus inhospitalières de la Terre. De belles photographies rendent la lecture encore plus agréable. La vallée du M’zab et sa pentapole (Ghardaïa, Melika, Beni Isguen, Bounoura et El-Atteuf) sont classées depuis 1982 au patrimoine mondial de l’Unesco. L’architecture de ses cités et ksour a été une source d’inspiration pour des architectes comme Le Corbusier, André Ravéreau, Fernand Pouillon ou encore Manuelle Roche, auteure du livre Le M’zab, une leçon d’architecture, paru en 1982 chez Sindbad en France.
Dans le denier chapitre intitulé «Traditions et modernité», on peut lire : «Le M’zab traverse avec sérénité les siècles laissant derrière lui les violences du passé et regarde du haut de ses cités ancestrales notre monde perturbé et dubitatif». Ce livre de 173 pages est édité avec le soutien du ministère de la Culture, dans la cadre de la collection «Les régions d’Algérie et d’ailleurs».
K. B.
30/14/2014.


Liberté :

Le M’zab, un voyage dans le temps et l’histoire.


Paru dans la collection “Les régions d’Algérie et d’ailleurs” des éditions Albayzin, ce beau livre est une sorte de guide qui transporte le lecteur de 911 après l’Hégire à aujourd’hui. Il fait découvrir le mode de vie des habitants, de la culture, vestiges et monuments de cette vallée.
Dans la collection “Les régions d’Algérie et d’ailleurs” des éditions Albayazin, un nouvel ouvrage vient de sortir intitulé : Le M’zab. Coréalisé par Smaïl Benhassir et Hossine Seddiki, ce beau-livre de 178 pages, revient sur la naissance de la vallée du M’zab, son histoire, les traditions de ses habitants, ses maisons, ses monuments religieux et le M’zab d’aujourd’hui. 
Composé de treize chapitres, chaque partie est accompagnée par de jolies photographies prises par les deux auteurs. Pour mettre le lecteur dans le bain et le faire voyager dans cette belle région du pays, chaque illustration est accompagnée de textes et de légendes pour une meilleure description des lieux, des vestiges et monuments de la vallée du M’zab. L’introduction de cet ouvrage commence par “Le M’zab : éléments d’histoire”, une énumération des dates-clés qui ont conduit à la naissance de cette région. 
Les dates débutent en 570 (naissance du Prophète Mohammed), passent par 711 (début de la conquête de l’Espagne), 911 (l’installation dans la vallée du M’zab et la fondation des cinq villes qui formeront la pentapole : El-Ateuf (Tajnint), Bou Nouara (Ath Bounour), Ghardaïa (Taghardaït), Melika (Ath Mlichet) et Beni Isguen (Ath Izgen). Dans le second chapitre, les auteurs ont mis en exergue des photographies de la ville qui ont suffi pour véhiculer et expliquer l’intitulé “Des cités pyramides, des villes forteresses”. On retrouve des cités “sur le qui-vive” dont leur “position élevée rend plus aisée leur auto-défense”, où alors “le minaret de la mosquée de Ghardaïa qui trône le sommet de la cité”. À propos de ces cités, un extrait du texte World heritage centre de l’Unesco, a été publié dans le livre, indiquant que “le paysage de la vallée du M’zab, créé au Xe siècle par les Ibadites autour de leur cinq ksours, ou village fortifiés, semble être resté intact”. “Simple, fonctionnelle et parfaitement adaptée à l’environnement, l’architecture du M’zab a été conçue pour la vie en communauté, tout en respectant les structures familiales. C’est une source d’inspiration pour les urbanistes d’aujourd’hui”. Quant on dit M’zab, on évoque forcément les monuments religieux. Les auteurs de ce beau-livre ont publié de nombreuses illustrations de ces lieux sains, qui sont pour la plupart sans “artifices ni de décoration intérieure”. “C’est avec les monuments religieux que les Mozabites expriment avec plus de force tranquille leur différence et leur originalité”, peut-on lire. “Le voyageur habitué aux pratiques du Nord sera surpris par la simplicité et la ferveur discrète qui entourent ces lieux où la pratique de la foi s’exprime dans toutes ses manifestations : la prière, la vie spirituelle, la mort, le respect des ancêtres et des maîtres de la pensée”. D’ailleurs, de très belles photos donnent envie de visiter des mausolées au milieu du sable fin et qui ont été construits avec “formes irrégulières et sans arêtes”. Concernant le dernier chapitre de cet ouvrage, Smaïl Behassir et Hocine Seddiki ont fait un travail de recherche sur les personnalités qui ont été inspirées par le M’zab ; on peut citer notamment Le Corbusier : architecte, peintre et homme de lettres.
Hana Menasria
09/01/2014.

El Watan :
18/01/14

 

La vallée du M'zab a inspiré une kyrielle d’artistes, peintres, architectes, urbanistes, écrivains…  Classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 1982, cette région des portes du sud est une pure merveille. Beauté des sites, climat, hospitalité, quiétude…  A travers ce beau livre de la collection «Régions d’Algérie et d’ailleurs», nous pénétrons au cœur des cinq perles du M’zab.  Ghardaïa (Tagherdayet), Bounoura (Bunur), Beni Isguen (Isjen), El Atteuf (Tajnint) et Melika (M’lishet). Architecture, topographie, population, palmeraies, ksour, souks, cimetières… c’est l’histoire du M’zab dans toute sa splendeur qui se décline sur papier glacé, page après page. Cette vallée au charme envoûtant fut une source inépuisable pour des architectes de renom, tels que Le Corbusier, Fernand Pouillon, Manuelle Roche et André Ravéreau. Signalons que Smaïl Benhassir est décédé en 2009.


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